mercredi 28 janvier 2015

Spirit of the wind (Attla)

Impossible pour moi de faire un blog sans vous parler de mon film préféré, il s'agit de Spirit of the Wind (ou l'esprit du vent en VF).
C'est un film de Ralph Liddle, sorti en 1979 avec Pius Savage, George Clutesi, Slim Pickens et Chief Dan George.
 
 
Habituellement consommatrice de films d'action américains à la sauce gros flingues et grosses vannes, je ne suis pas fanatique des films biographiques et encore moins de "vieux" films et pourtant celui que je vais vous présenter m'a séduite du début à la fin.
 
C'est l'histoire de George, un autochtone d'Alaska qui vit au rythme de la nature, forcé de quitter les siens  très jeune à cause d'une tuberculose qui lui ronge la jambe.
 
 
De retour boiteux après neuf ans loin de sa famille, George se sent pris entre deux mondes, le monde moderne, celui des blancs dont il s'est imprégné pendant le temps qu'il a passé à l'hôpital et celui de ses racines auprès de sa famille de trappeurs dans laquelle il ne se sent plus tout à fait à l'aise.
Pourtant et malgré son handicap George a un rêve : Il veut avoir une équipe de chiens à lui. Mais après quelques déboires, il finit par retourner en ville où, sans expérience ni qualifications, il doit accepter un boulot de plongeur dans un restaurant chinois. Il y retrouve pas hasard son ami Moses Paul qui lui avait vendu son chien de tête, Jarvi, et décide de repartir avec lui et de recommencer à entraîner les chiens.
George parvient à attirer l'attention grâce à la rapidité de ses chiens et décide de participer au championnat du monde à Anchorage, où il devra se confronter aux plus grands compétiteurs tels que Gareth Wright et Doc Lombard.
Grâce à sa persévérance et à sa fidèle chienne de tête, il parvient remporter le championnat et deviendra une véritable légende dans l'histoire du traîneau à chiens.
 
 
Ce film m'a plu par d'une part grâce à la sérénité qui s'en dégage, la vie proche de la nature est parfaitement retranscrite. D'autre part, c'est une leçon de courage et de sagesse d'autant plus poignante qu'elle est donnée sans théâtralisation. A l'inverse par exemple, Iron Will de Disney, qui est également tiré de faits réels mais donne dans l'héroïsme avec la délicatesse d'un rhinocéros, à grands renforts de pauses dramatiques et de musiques épiques.
Parlons-en d'ailleurs, de la musique. La bande originale de Buffy Sainte-Marie, elle même amérindienne, renforce encore le sentiment d'immersion dans l'univers où se déroule l'histoire. Pour ma part, ces chansons tantôt douces tantôt entraînantes me donnent des frissons à chaque visionnage (et je commence à les compter par dizaines...).
 
 
Les acteurs sont également très bien trouvés, le personnage du père, à la fois rude et si plein de tendresse et d'une sagesse "simple" est particulièrement touchant. Les dialogues sont pleins d'humour et d'intelligence, comme toujours sans en faire trop.
 
En résumé, un film pour les mushers, les backwoods girls mais aussi les amoureux de la nature et de bon cinéma. A voir de toute urgence ou à revoir avec bonheur.

 
George Attla est décédé le 16 février 2015 à l'âge de 81 ans. Il a été et restera un modèle et une source d'inspiration pour des générations de mushers. 
 
Bonne chasse à la chimère, baroudeur...

 
 
 
 
 
 

dimanche 25 janvier 2015

Devant rien ni personne

Un jour, j'ai fait un entretien d'embauche. Quand le recruteur m'a demandé de citer mes qualités, j'ai évoqué tout d'abord mon sens de l'empathie.
 
J'ai en effet choisi de croire en la nature bienfaisante de l'Homme et de me montrer avec chacune des personnes que je rencontre la plus honnête et bienveillante possible. 
Cette qualité a semblé plaire au recruteur, il a immédiatement embrayé en disant qu'en effet se mettre  à la place du client était capital. "Le client est roi" a t-il ajouté, "ici on s'écrase devant le client".
L'entretien achevé, je suis retournée à ma voiture avec un léger malaise, comme un mauvais goût dans la bouche ou un caillou dans la chaussure.
Le recruteur s'était montré très enthousiaste à la lecture de mon CV avait presque immédiatement exprimé son souhait de m'embaucher. Mais. La phrase qu'il avait prononcée m'était comme restée sur l'estomac. "On s'écrase devant le client..."
Je démarrai mon engin, fort pressée de rentrer me terrer chez moi. De retour à la maison mon malaise persistait. Comme j'étais bien au chômage finalement ! Je gérais seule mes activités et n'avais à m'écraser devant personne...
 
Rester aimable devant quelqu'un qui ne l'est pas, soit ! C'est prouver qu'on est le plus intelligent des deux après tout. Mais avant d'être une vendeuse je suis une personne et je mérite le respect. Le client n'est pas roi (la royauté a été abolie d'ailleurs, non ?!), le client est un être humain que tu ferais mieux de satisfaire si tu veux que ton commerce marche. Mais il n'est pas question de lui servir sa dignité comme paillasson.
 
A cause de cette simple phrase je ne suis pas allée travailler dans cette entreprise. Ma place est sans doutes allée à quelqu'un dont les principes ne sont pas aussi chatouilleux, et tant mieux pour lui !
J'ai eu très peur par la suite d'avoir fait une énorme connerie en refusant la job... mais la vie m'a donné raison d'une certaine manière car très peu de temps après j'ai retrouvé un travail qui me convenait mieux.
 
Aux chiottes les techniques d'embobinage obséquieuses ! La prochaine fois, quoi qu'il m'en coûte je saurais quoi répondre : Monsieur, je ne m'écrase devant rien ni personne.
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  Sur ce, bonne chasse à la chimère, les baroudeurs !

mercredi 21 janvier 2015

Ma petite chienne

Pour vous, c'est juste un petit corniaud ordinaire, croisé husky et lévrier peut être ? Une petite bête grise toute fine, avec de gros yeux marrons et une longue queue de souris.
Pour vous c'est un chien sans race, sans histoire, ni pedigree. Une mignonne petit bête somme toutes, peut être née dans la rue, recueillie dans un refuge ?
Pour vous ce n'est ni un brave labrador si un merveilleux husky sibérien. Ce n'est ni un fier chien policier ni un vaillant chien de berger. C'est juste un adorable petit bâtard comme il y en a tant d'autres.
 
 
 
 
Pour moi c'est une chienne hors du commun. C'est une alaskan husky avec ce qu'il faut de chien de chasse pour en faire une athlète aussi rapide qu'endurante. Sa ligne est pure, avec un bassin étroit, de petits os et une queue bien droite.
 
 
Pour moi c'est une chienne née sur les rives du grand Lac Charland, en Matawinie, petite fille d'un grand champion scandinave.
 
 
Une chienne pour laquelle j'ai parcouru des milliers de kilomètre et franchi un océan.
Pour moi c'est une chienne de course, une chienne de tête émérite qui a mené des attelages de plus de douze chiens à travers les paysages glacés du nord du Québec.
 
 
Pour moi c'est Katie, ma chienne, ma fierté, mon rêve.
 
 
Mais pour vous, c'est une chienne comme toutes les autres...
 
 
Je vous souhaite quand même une bonne chasse à la chimère, les baroudeurs !
L.P.