mardi 17 février 2015

Cani-cross blanc

Je me suis mise il y a tout juste deux ans à courir avec notre chienne, pour le plaisir et surtout parce que cette agitée était malgré nos efforts complètement infoutue de marcher au pied et ne savait que tirer comme un bœuf au bout de sa laisse.
 
 Et au vue des bénéfices considérables que cela m'apportait au niveau du stress et le plaisir que prenait la chienne, je me suis mise à courir régulièrement. Et puis on m'a invitée à participer à une compétition de cani-cross sur neige.
Je n'aime pas la compétition. En réalité je peux avoir un esprit de compétition tellement fort qu'il pourrait me rendre malade alors j'évite soigneusement tous ce qui pourrait s'y apparenter. Mais j'avais envie de savoir. D'avoir une idée de ma valeur sur une course.
Alors j'ai accepté.
Et puis la course est arrivée. Près de soixante-dix participants, des greysters, des alaskans, des border collies, des dalmatiens, des bergers australiens, des chiens-loups... Et une Dobermann. La mienne. Asgard, la folle furieuse. Je stresse, la chienne stresse.
 
 
 Nous ne sommes pas prêtes, pas assez entraînées.
Un premier départ le samedi, sur la neige mais sous la pluie sur une piste catastrophiquement molle. Au départ j'ai l'impression de tomber à chaque pas. Je m'enfonce. Je n'ai pas fait cinq cent mètres que je veux déjà abandonner. Pourtant je fais contre mauvais sort joyeux visage et je continue, toujours en trébuchant un pas sur deux.
 
 
 Je me suis trop couverte et je crève de chaud... Une colline, deux collines, trois collines... et c'est l'arrivée.  Quelques minutes plus tard mon score s'affiche. Je suis en quatrième position, à une seule seconde de la troisième. Bon. Je suis plutôt dans le haut du panier après tout.
 
 
Le lendemain, grosse flemme. Pourquoi je m'inflige ça au juste ? Je sais que je ne suis pas mauvaise maintenant, pas besoin d'une seconde manche.
Mais ce dimanche le soleil est radieux et la piste qui a gelé pendant la nuit est dure et étincelante. J'ai envie de courir, juste pour mon plaisir, sur cette magnifique piste blanche.
 
 
Je m'élance, quel plaisir ! La chienne tire devant, enthousiaste et infatigable. Les autre concurrents n'ont pas tous cette chance. Nombreux d'entre eux ont leur chien qui trottine à côté d'eux.
 
 
Nous grimpons une colline puis la redescendons à toute vitesse. J'ai l'impression d'être libre, que je pourrais m'envoler... Je fais comme s'il n'y avait pas de spectateurs, pas de photographes et je profite de cet instant, j'ouvre en grand les bras et je sens l'air sous mes mains. Mon corps cours peut être encore sur la piste mais mon esprit a décollé, il survole le septième ciel là haut dans les nuages.
 
Une dernière colline et voilà la ligne d'arrivée. J'ai du mal à stopper net, il faut que je marche, que je continue un peu. Une fois redescendue sur terre, je félicite la chienne et jette un œil sur mon score. J'ai battu mon propre record de cinq bonnes minute et je suis en troisième place. Podium. Je n'irais pas à la remise des prix mais qu'il est bon d'avoir fait une performance qui n'a coûté que du bonheur !
 
En vous souhaitant une bonne chasse à la chimère, les baroudeurs !
L.P.

1 commentaire:

Aurélie a dit…

Comme je suis fière de toi! Comme ton texte m'émeut, c'est tellement bien raconté qu'on visualise vraiment bien ce que tu as pu ressentir.